“Le jour du 14 juillet je reste dans mon lit douillet”

“Le jour du 14 juillet je reste dans mon lit douillet” Normalement  en qualité de président d’association de ma commune je suis invité aux cérémonies du 8 mai, 14 juillet, 11 novembre. Chaque enfant de ma génération a été incité à se rendre  à ces célébrations patriotiques de la République. Peu fréquenté par les enfants il y a quelques années, il semble qu’il y ait une recrudescence de participation des enfants aujourd’hui. Pour ma part ce n’est pas que ce genre de manifestation me plaise mais représentant plus que ma propre personne en tant que président et par respect pour ceux qui ont laissé la vie à la guerre je me suis rendu régulièrement aux défilés. 

Ce 11 novembre j’ai décidé de ne pas m’y rendre. Le 14 juillet dernier lors de son allocution le président local du « souvenir français » association qui défend la mémoire de ceux qui sont « morts pour la France », dénonçait la publicité exagérée qui avait été fait sur la libération de deux  journalistes français otages en Afghanistan depuis plus de 500 jours. Le motif était qu’ils avaient opéré dans une zone à risque malgré les conseils négatif des armées, au même moment un jeune militaire était libéré dans l’indifférence…Evidemment il ya dans cette attitude un évident corporatisme instinctif la presse parle des siens, mais l’armée aussi parle d’abord des siens…Pourtant à mon sens il y aurait-il un vrai journalisme s’il fallait attendre les autorisations officielles, le métier de journaliste me semble tout autant honorable que celui de militaire… J’ai trouvé que c’était une sorte d’offence faite à ces deux personnes qui par amour de leur métier ont payé 547 jours de captivité et que cette opinion repectable ne devait pas être exprimée à ce moment là… A côté du locuteur ce jour-là un porte-drapeau portait le drapeau des combattants des campagnes d’Algérie, Tunisie, Maroc… Avec tout le respect que j’ai pour ceux qui ont laissé la vie dans ces combats, je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’agit de guerres coloniales de guerres contre la liberté des peuples indigènes. de guerres pour une idée de la France dont on ne peut être fiers. Ces conflits sont différents des résistances que les peuples occupés ont connus durant les deux guerres mondiales. Ces combattants n’ont pas eu conscience que leurs ancêtres ont vu leur territoire occuipé par la France, par cette nation qui les a opprimés juste après le Traité des Pyrénées et qui a progressivement mais sûrement et parfois violement eu la volonté d’éradiqué la langue et la culture catalane. L’acculturation a conduit même  les « catalans » d’aujourd’hui à honorer un des artisans de l’oppression le « Marquis de Vauban »… 

Il serait pourtant sain que l’on commémore régulièrement la mémoire de ceux qui sont morts  pour la Catalogne en Catalogne Nord en défendant leur territoire et leur liberté. Non pas en opposition à ceux qui ont combattu pour la France mais en soulignant que toute résistance est respectable. Ces célébrations patriotiques françaises à répétition m’incommode et m’attriste, alors le dorénavant « le jour de 14 juillet je reste dans mon lit douillet » (Brassens -  La mauvaise réputation) 

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